1) Cinq ans d’attente pour un nouvel album studio, qu’est ce qui a pris tout ce temps ?

« Habemus Metal » est sorti il y a un tout petit peu plus de 4 ans.
Durant cette période, nous avons toujours continué de jouer et cela s'est accompagné de la sortie d'un cd live et du premier dvd de KILLERS.
Nous nous sommes également investis sur notre secteur en mettant en place une structure d'organisation de concerts qui fera qu'en mai 2007, nous aurons organisé 22 concerts à Bidache qui auront vu 103 prestations et 67 groupes différents s'y produire au moins une fois.
Il faut remarquer que « Habemus Metal » présentait une quarantaine de minutes de musique alors que le nouvel album en contient quasiment soixante dix. Il ne s'agissait pas d'en mettre pour en mettre mais d'un autre côté, le délai d'attente entre les deux sorties est compensé par cette durée accrue.

2) je n’ai pas encore eu la chance de l’écouter comment le décrirais-tu ? Est-il dans la même veine qu’ « Habemus Metal » ?

A l'origine, on était parti sur une durée similaire à celle de « Habemus Metal » et on aurait pu éventuellement le placer dans la même veine avec néanmoins des avancées liées à l'expérience.
J'ai rajouté les neufs morceaux consécutifs qui vont de « Comprendre » à « Un peu de répit ».
Ce sont des morceaux que j'ai composé spécialement pour justement présenter ces facettes qui sont parties intégrantes de l'identité propre et personnelle de KILLERS.
L'ajout de ces morceaux aurait pu dérouter en terme de concision et d'homogénéité mais il semble que cela n'a pas été le cas.
Je pense même qu'ils ont contribué à donner une personnalité supplémentaire à ce nouvel album.
Je suis vraiment content que cela ait pu être apprécié car cela nous laisse une liberté énorme pour pouvoir envisager notre avenir.
Avec le talent de composition de Thierry, on peut s'attendre à de belles choses.

3) D’où vous est venu l’idée de ce titre « A l’Ombre des Vautours » ? Vises-tu un groupe de personnes ?

Dans un premier temps, on était parti sur des pistes beaucoup plus directes et explicites mais rien de vraiment précis n'est parvenu à faire l'unanimité. J'ai suggéré ce titre pour élargir le propos.
Je pense qu'un titre d'album ne doit pas tout dire, il doit évoquer un sentiment général qui donne envie d'aller voir un peu plus en dedans ce qu'il en est. C'est un peu comme un texte : on peut s'en foutre, on peut le prendre tel quel mais on peut également essayer d'aller au delà. Il y a plein de pistes à explorer. On peut se dire qu'il est rassurant de se voir à l'ombre des vautours car cela signifie qu'on les a localisés et que, la vie étant encore là, il nous reste encore des possibilités de les éloigner voire de les combattre. On peut également se dire que leur présence n'est pas forcément la chose la plus rassurante qui soit puisque, même si on arrive à repousser l'échéance, elle arrivera bien tôt ou tard. Toutes les ambiguités de nos vies se situent à ce niveau. Pour viser, il faut se sentir sous la menace, c'est une situation qui est très difficilement mise en pratique de cette façon. Le plus souvent, la principale difficulté réside dans le fait de juste percevoir ces ombres pour, au mieux, essayer de les éclairer de quelques rayons qui, de toute façon, seront tôt ou tard menacés par d'autres ombres.

4) Pourquoi n’avoir pas renouvelé l’expérience d’un titre en basque comme « Madarikatua » ?

A un moment, j'ai été tenté de présenter un des nouveaux morceaux en basque mais comme je n'ai pu avoir l'opportunité de rencontrer la personne à laquelle je pensais pour s'occuper des paroles, je m'y suis collé et ça a donné « La ronde des couillons ».
Nous jouons actuellement quatre titres en basque et il n'y a aucune raison pour que cela n'aille pas en augmentant. Il n'y a pas d'intention ni de décision, juste des circonstances qui font que cela est.

5) Quels sont les sujets traités sur cet album ?

Je n'ai pas un sens de l'analyse et de la synthèse assez développé pour pouvoir te répondre sans passer à côté des diverses facettes que j'ai souhaité aborder. Cela m'est d'autant plus difficile que j'aime bien placer des pistes afin que chacun puisse les suivre selon sa propre sensibilté avec sa réceptivité et son expérience personnelle. J'ai déjà du mal à condenser mon expression pour rentrer dans le format d'un texte, tu imagines donc bien que j'aurai encore plus de difficultés pour accepter de dire « ce morceau parle de machin et cet album évoque ce sujet et aussi celui-ci ainsi que celui-là ». Par contre, je suis tout à fait ok pour évoquer concrètement telle ou telle phrase mais il va falloir prévoir de la place parce que je pourrai t'en développer des tartines ;o)

6) Dans quel contexte composez vous ?

La base est toujours guitaristique.
Si cela vient de Thierry, j'aménage plus ou moins les structures en fonction des parties chants que je pense placer.S'il s'avère que des rajouts minimes doivent être effectués, on voit ça ensemble.
Si cela vient de moi, je le fais directement au moment de la composition.
Pour les chants, j'ai toujours une idée immédiatement très précise mais je n'écris les paroles que très tardivement, le plus souvent d'un seul trait.

7) Ce n’est pas Xavier Lorente qui s’est chargé de l’artwork mais toi, pourquoi ?

Xavier LORENTE a été contacté en septembre 2006 et, comme il n'avait pas de création originale à nous proposer, on a travaillé sur différentes pistes qui ne se sont pas avérées concluantes.
Nous voulions, par exemple, revenir à un visuel plus basique, justement plus ciblé Metal mais cette piste n'a pu aboutir.
On s'est donc retrouvé en début d'année 2007 et voyant que nous prenions du retard à ce niveau, je m'y suis collé et j'ai consacré un après-midi pour réaliser ce visuel.
On avait proposé à Xavier d'avancer sur le reste du livret mais, comme cela n'avait pas démarré, j'ai continué dans la foulée.

8) L’artwork a-t-elle figure de symbole puisqu’on y trouve des armes ?

On a effectivement encore quelques arguments à faire valoir. En tout cas, cet album me semble être la preuve que l'on n'est pas encore arrivé au stade de devoir les rendre.

9)D’où vous est venu l’idée de mettre sur cet album les reprises (en français !) telles que : « Overkill » de Motörhead, de « Black, Wind, Fire And Stell » de Manowar ?

Lorsque nous avons appris que nous avions été élus « meilleur groupe français » (je préfère dire « groupe français préféré ») par les lecteurs de Hard Rock Magazine, nous avons été invités à participer à la remise du trophée correspondant. Nous pouvions jouer trois de nos morceaux lors d'une mémorable soirée qui s'est déroulée à La Loco à Paris. On nous a proposé de pimenter la soirée en offrant un petit plus qui pourrait allier la participation de musiciens invités avec l'interprétation conjointe inédite d'une reprise. J'ai d'abord un peu hésité car je n'aime pas trop ce style de plan mais j'ai finalement bien accroché au fait de pouvoir proposer un morceau de Manowar. Les musiciens invités nous concernant étaient Vincent PUZIO et Marc VAREZ. Comme ils n'étaient pas totalement emballés à l'idée de reprendre un morceau de Manowar, j'ai proposé Motörhead et ils ont dit ok. On s'est donc retrouvé à présenter les deux reprises.
J'ai souhaité personnaliser un peu plus les versions en présentant des textes en français et du coup, on continue à les jouer sur scène. Il nous a semblé logique de les inclure en enregistrement studio sur cet album.

10) Pourquoi avoir choisi d’inclure deux instrumentaux tel que « Nouveau Monde » et « Trajectoires »  sur l’album ?

Nous ne l'avions pas fait depuis « 109 » et on commençait à en avoir pas mal en réserve. On a donc décidé d'enregistrer « Trajectoires » sur le premier projet et, comme « Nouveau monde » se trouvait parmi les neuf morceaux rajoutés, on s'est tout naturellement retrouvé avec deux instrumentaux. Compte-tenu de la durée de l'album, je pense que ce sont des respirations opportunes.

11) Devons nous nous attendre à de nouvelles rééditions de vos anciens albums ?

Tous les albums sont constamment disponibles. Au fil des retirages, certains ont bénéficiés de certaines améliorations graphiques. Le prochain sera sûrement « 109 » car il n'est pas loin d'être épuisé. Il est encore un peu trop tôt pour savoir avec exactitude ce qu'il en sera exactement.

12) J’ai vu que vous vendiez vos albums à 15 euros (ce qui est très intéressant pour les fans) comment faite vous pour mettre avoir ce prix plancher par le biais de votre site ?

Tous nos albums précédant cette nouveauté sont même disponibles sur notre site ( http://killers.neuf.fr ) pour 8 ou 10 euros port compris. C'est une volonté délibérée de notre part qui est rendue possible par le fait que c'est moi qui m'occupe de la fabrication de nos albums. J'ai pris cette décision depuis treize ans pour pouvoir maitriser totalement tous les paramètres dès la source.

13) Une question que tout fan de Paris se pose quand allez-vous venir mettre un pied sur la capitale et ses environs ? (on vous attend)

Nous viendrons le dimanche 13 janvier 2008 pour le « Paris Metal France Festival 2008 », un festival organisé par ROCK-FORT Show et B.A.S.E. Prod. Il y aura ADX, BLASPHEME, NO RETURN, SQUARE, WITCHES, DEMON EYES, Mr JACK et donc KILLERS. Le festival se déroulera à La Loco de 14h30 à 23h (heure limite impérative). Il s'agit, bien sûr, d'un événement à ne manquer sous aucun prétexte.

14) Vous avez fêté vos 20 ans (joyeux anniversaire J ) qui a été célébré par un concert à Bidache en novembre 2004, peux tu revenir sur cet événement ?

On a plus ou moins basé le principe sur l’organisation d’une soirée habituelle type Bidache Metal en regroupant tout cela sur un week-end de pont. Outre le fait d'avoir retrouvé avec joie des anciens membres de Killers (Pascal Chauderon et David Pepiot) qui ont reformé exceptionnellement pour l'occasion le line up originel de leur groupe commun (Pacemaker), j'ai eu également la joie d'y retrouver Patrice Le Calvez.
Nous avons joué les deux soirs en présentant deux set-listes différentes. Il n’y a pas eu d’intervention particulière d’anciens membres du groupe mais par contre, nous avons tenu à présenter deux interventions symboliques qui nous tenaient à cœur : Bertrand Gramond, chanteur de Phenix (qui jouait les deux soirs), nous a rejoint sur scène pour chanter sur trois morceaux (dont le titre « HM 2002 » qu’ils ont présenté sur le tribute à Killers sorti à cette occasion) et Hugues « Tablatueur » Couturier a joint sa guitare à cette même soirée. Phenix nous avait déjà fait jouer deux fois sur leur secteur de Montbéliard et nous avons voulu les remercier modestement en pimentant leur venue de cette intervention pour le moins inédite. Hugues a réalisé pas mal de tablatures de nos morceaux et nous avons souhaité symboliquement lui demander de nous rejoindre sur scène pour représenter tous ceux qui s’investissent à leur propre niveau afin de nous témoigner concrètement de la passion qu’ils nous font l’honneur de partager avec nous. J’en profite pour remercier tous les groupes qui ont été excellents avec, chacun dans son style, une maîtrise et une classe qui ont fait honneur à ces deux soirées (Pacemaker, Phenix, E Force, Avulsed, Revenge, Outcast et Kronos)
Merci également à Alain Ricard et à Xavier Lorente d'être venus partager toutes ces émotions avec nous. Des cadeaux dans tous les sens avec notamment Postman et Berp qui nous ont sacrément gâtés avec des plaques et des tee-shirts commémoratifs. La cerise sur le gâteau fut la remise par Alain Ricard de Brennus Music d'un CD tribute à Killers intitulé « Les fils des loups ».
Pour continuer dans les cadeaux, nous avons également appris que pas mal de membres de la meute avaient participé au financement de ce tribute et, pour couronner le tout, un superbe trophée et plein d'attentions qui nous ont comblé. Sans parler des médailles réservées à Xavier Lorente et Olivier Nelli qui ont également partagé avec nous cette passion. Beaucoup de gens se sont déplacés en n’hésitant pas à parcourir l’hexagone, tu te doutes que cela nous a énormément touché. Il est bien évident que cette date restera à tout jamais particulière pour nous et nous comptons bien faire en sorte que cela puisse être reconduit lors d’une nouvelle date anniversaire.

15) Quels sont vos futurs projets ?

Concerts et enregistrements. Nous continuerons à mener les deux de front.

16) Quelle serait ta citation du moment et ta playlist ?

Je n'ai pas vraiment de citation à te livrer, désolé...
Idem pour une éventuelle playlist. Dès que j'ai un peu de temps pour libérer mes oreilles, c'est pour m'occuper de KILLERS. Ce n'est absolument pas prétentieux, c'est juste que c'est une réalité : quand tu as passé plusieurs heures à faire ta musique, tu as plutôt envie de faire une pause en faisant autre chose. Au niveau de l'identité personnelle, c'est plutôt une bonne chose d'ailleurs.

Ce n’est pas une question mais je te laisse la parole pour les fans de KILLERS français et belges :

Merci à tous pour votre fidélité et votre soutien. Continuez à nous rester proche, l'avenir n'en sera que meilleur !!!