INTERVIEW KAOSGUARDS ( Octobre 2007)

1)      Alors quel bilan tirer de « A l’ombre des vautours » ?

Il est encore un peu trop tôt pour pouvoir tirer un bilan puisqu'il n'est sorti en distribution que depuis moins de cinq mois. Au niveau de l'accueil, tout se passe au mieux auprès de notre public habituel et c'est ce qui nous importe bien évidemment en premier lieu. En ce qui concerne les chroniques, elles sont excellentes et cela nous encourage bien sûr fortement. La durée assez élevée de l'album semble avoir été bien acceptée et ceux qui émettent quelques réserves à ce sujet ne s'accordent jamais sur la liste des morceaux qu'il aurait fallu éventuellement ne pas mettre. On se situe donc plutôt au niveau de la réceptivité de chacun à telle ou telle approche musicale. Je suis content que l'on ait pu proposer cette palette car cela ne nous cantonne pas dans une tendance un peu trop réductrice.

2)      Killers possède de nombreux albums au compteur, cette donnée vous procure t-elle un statut particulier au sein de la scène française ?

A part le strict constat quantitatif, je ne pense pas que ça nous confère un statut particulier. En tout cas, ce n'est sûrement pas à nous de porter un jugement sur cela. Il est vrai que le qualificatif « particulier » pourrait bien nous aller mais pas au sens que certains lui accorderont en terme de reconnaissance. J'aurai plutôt tendance à le recadrer vers la notion qui nous mettrait un petit peu « à part ».

3)      Votre expérience vous permet-elle de pouvoir composer de plus en plus vite, ou la multiplicité des albums fait que les idées sont de plus en plus dur à trouver ?

Il n'y a vraiment aucun problème à ce niveau. Cela est d'autant plus vrai que Thierry s'est impliqué à fond à ce niveau depuis déjà quelques années. On est pas du genre à s'angoisser en se posant trente six mille questions sur les choses. On les fait et puis on avance sans trop regarder en arrière pour éventuellement se lancer dans des analyses trop poussées. L'essentiel est d'abord tout simplement que ça nous plaise.

4)      Quand tu regardes avec le recul « Fils de la haine » qu’en penses-tu et que voudrais-tu modifier si c’était possible ?

Comme tous nos albums : on a fait du mieux que l'on pouvait selon nos possibilités du moment. J'assume donc totalement l'histoire.On continue à jouer pas mal de morceaux de cet album en les revisitant néanmoins un peu au niveau des tempos pour les adapter à notre présent. Je trouve que les compos tiennent plutôt bien la route. C'est un sentiment que je souhaite à tout musicien qui regarderait ses débuts plus de vingt ans après.

5)      Sais-tu si les membres de Titan sont toujours dans le circuit (petit rappel historique : je précise qu’il s’agit de Patrice Le Calvez et ses acolytes qui avaient monté un groupe après leur départ de Killers) ?

Je sais juste que Patrice continue en tant que chanteur au sein d'un groupe de bal du Pays Basque qui se nomme « AISTRIKA ».

6)      Revenons à la musique proprement dite, il me semble que sur « A l’ombre des vautours » le ton se fait sur certains titres plus extrême que par le passé, vous vouliez élargir votre registre ou ils se sont imposés comme ça lors de votre écriture ? 

Cela s'est fait tout naturellement. Je crois que cela avait commencé à poindre sur quelques passages des albums précédents. C'est une confirmation qui correspond bien à ce que nous sommes et ressentons actuellement. Cela fait partie de nous au même titre que d'autres facettes un peu moins situées dans cette direction, que nous ne comptons pas pour autant voir disparaitre.

7)      Vous n’êtes pas très portés sur les clips, pensez-vous qu’il est complètement inutile d’en faire vu le peu d’exposition médiatique dont ils vont bénéficier ?

C'est malheureusement vrai. Cela pourrait sûrement être un complément intéressant qui pourrait nous aider à élargir notre auditoire mais actuellement j'aurai plutôt tendance à faire en sorte d'essayer de consolider notre base donc notre priorité actuelle ne se situe pas à ce niveau.

8)      Une éternelle question, votre musique ne vous fait pas vivre je suppose. Pensez-vous que si vous aviez l’opportunité de faire une vraie tournée européenne, le groupe décollerait ?

Absolument pas. S'il s'avérait que cela puisse être un facteur déclencheur à ce niveau, il va sans dire que nous le ferions immédiatement mais les choses ne se passent pas ainsi.

9)      Votre passage à Wacken en 1999 a été une bonne opportunité ? Si c’était à refaire renouvelleriez-vous l’expérience ?

Bien sûr. Ce serait toujours un plaisir intense pour nous mais il semble que les choses aient changées depuis... Pour ce qui nous concerne, nous restons ouverts à toutes les propositions mais nous restons fidèles à notre ligne de conduite qui nous interdit de nous lancer dans des prospections forcées. Nous ne l'avons jamais fait, ce n'est pas maintenant que nous allons commencer à le faire.

10)  Revenons si tu veux bien sur un mauvais souvenir. La disparition de Nicko a-t-elle été un événement qui vous a fait voir les choses différemment et qui a changé pour toujours la philosophie du groupe ? (j’en profite pour lui rendre hommage en saluant sa mémoire au travers de cette interview, Nicko on ne t’oubliera jamais…)

Il est bien évident que cela nous a marqué à vie. Cela ne s'exprime pas par des actes précis mais je pense que c'est profondément ancré en chacun de nous.

11)  Je me suis aperçu que vous êtes montés à la capitale que rarement, faute de propositions ; ou est-ce une volonté délibérée de votre part ?

Faute de propositions bien sûr. Pour ce qui nous concerne, nos conditions sont consultables sur notre site (page « concerts »). Je ne pense pas qu'elles soient exagérées. Il va de soit qu'il n'est nullement question d'une volonté délibérée de notre part.

12)  Bidache est votre « bébé », j’ai entendu dire que vous aviez eu des difficultés à l’organiser. Quel retour avez-vous sur ce festival et cette manifestation fait-elle bouger les choses dans la région ?

Les seules difficultés que nous rencontrons résident dans le fait que nous n'arrivons pas à obtenir autant de fois que nous le souhaiterions la salle pour organiser davantage de dates. Pour le reste, nous avons réussi à maitriser tous les paramètres puisque nous nous occupons de tout, de A à Z et la formule fonctionne plutôt bien. Nous sommes heureux de pouvoir donner la possibilité à des groupes de se produire chez nous dans des conditions correctes alors qu'ils n'auraient sûrement pas pu le faire si nous n'avions pas porté cette initiative. Nous sommes donc également heureux de pouvoir faire en sorte que le public de notre secteur géographique puisse rencontrer ces groupes au sein de ces soirées qui sont particulièrement animées et festives.

13)  La proximité de l’Espagne où le metal marche fort est-elle un avantage ou son impact n’a que peu d’importance ?

Pour le moment et jusqu'à présent, cela n'a eu aucune importance pour nous mais il est certain que cela pourrait être une possibilité intéressante.

14)  Le pays basque est votre « havre » de paix. Vous verriez-vous habiter ailleurs en France ? Allez, vantes nous un peu ta région…

Je ne me verrai effectivement pas habiter ailleurs.On a la chance de se trouver dans une nature pas encore trop dégradée avec la proximité de la mer et de la montagne, avec des aglomérations qui restent dans des proportions relativement moyennes, avec une forte identité. D'un point de vue musical, le Pays Basque sud reçoit la visite de beaucoup de groupes musicaux qui y trouvent fréquentation et ambiance. Sa proximité nous permet de pouvoir encore y trouver alcools et cigarettes à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués dans l'hexagone. Il s'agit d'un résumé totalement approximatif et subjectif qui ne couvre qu'une infime partie de notre pays mais c'est pas évident à faire à l'échelle d'une simple question dans une interview ;o)

15)  On ne peut pas faire plus excentré comme situation géographique, est-ce un réel inconvénient  pour votre exposition médiatique ?

Il fut un temps où cela a eu une minime importance mais il y a bien longtemps que cela ne me semble plus être le cas.

16)  Toutes les meilleures choses ont une fin, je vous laisse clôturer, merci d’avoir répondu à cette interview qui je l’espère aura fait mieux connaître Killers à ses fans et aux autres…

Merci à toi de nous avoir donné cette possibilté. Je te remercie au nom de tout le groupe pour tes encouragements et ton soutien. Longue vie à Kaosguards !!!

Lien direct de l'interview sur KAOSGUARDS